The Prague Post - En Afghanistan, le grand appétit des talibans pour les mines

EUR -
AED 4.15871
AFN 81.521119
ALL 97.997628
AMD 441.07598
ANG 2.040625
AOA 1032.602576
ARS 1317.314746
AUD 1.778155
AWG 2.038032
AZN 1.919854
BAM 1.941882
BBD 2.285817
BDT 137.554117
BGN 1.955514
BHD 0.426708
BIF 3318.595343
BMD 1.13224
BND 1.48456
BOB 7.822931
BRL 6.458978
BSD 1.132086
BTN 96.64532
BWP 15.46615
BYN 3.704946
BYR 22191.903352
BZD 2.274101
CAD 1.571238
CDF 3257.454438
CHF 0.93998
CLF 0.027798
CLP 1066.716998
CNY 8.250665
CNH 8.256044
COP 4871.179398
CRC 569.319551
CUC 1.13224
CUP 30.004359
CVE 110.53488
CZK 25.005497
DJF 201.221552
DKK 7.466148
DOP 67.085129
DZD 150.029427
EGP 57.7088
ERN 16.9836
ETB 151.923727
FJD 2.561692
FKP 0.84642
GBP 0.853749
GEL 3.10209
GGP 0.84642
GHS 17.341657
GIP 0.84642
GMD 80.954183
GNF 9800.102736
GTQ 8.720498
GYD 236.852422
HKD 8.785899
HNL 29.349644
HRK 7.529287
HTG 147.909895
HUF 408.618598
IDR 19081.640163
ILS 4.128758
IMP 0.84642
INR 96.806913
IQD 1483.070481
IRR 47681.458927
ISK 144.903821
JEP 0.84642
JMD 178.937512
JOD 0.802867
JPY 162.269222
KES 146.625479
KGS 98.496388
KHR 4545.943084
KMF 491.951712
KPW 1018.949803
KRW 1615.706075
KWD 0.347054
KYD 0.943438
KZT 587.194034
LAK 24475.577715
LBP 101448.700926
LKR 339.318027
LRD 226.427143
LSL 21.025207
LTL 3.34321
LVL 0.68488
LYD 6.15384
MAD 10.479201
MDL 19.460522
MGA 5138.173489
MKD 61.484767
MMK 2376.878516
MNT 4009.851041
MOP 9.048249
MRU 44.866432
MUR 50.928436
MVR 17.442219
MWK 1963.129782
MXN 22.22225
MYR 4.987499
MZN 72.463523
NAD 21.025207
NGN 1821.378023
NIO 41.661403
NOK 11.912749
NPR 154.632711
NZD 1.902401
OMR 0.435873
PAB 1.132086
PEN 4.186594
PGK 4.616869
PHP 64.006635
PKR 318.009947
PLN 4.286546
PYG 9056.013415
QAR 4.144459
RON 4.976085
RSD 116.415622
RUB 93.976392
RWF 1616.116906
SAR 4.247099
SBD 9.439465
SCR 16.162371
SDG 679.911173
SEK 10.97547
SGD 1.490311
SHP 0.889763
SLE 25.758274
SLL 23742.487601
SOS 646.963062
SRD 41.723245
STD 23435.081332
SVC 9.906001
SYP 14721.324862
SZL 21.032349
THB 38.031757
TJS 12.056985
TMT 3.974162
TND 3.390499
TOP 2.651818
TRY 43.404081
TTD 7.689885
TWD 36.853166
TZS 3045.725405
UAH 47.277533
UGX 4150.254142
USD 1.13224
UYU 47.727923
UZS 14580.498103
VES 92.457725
VND 29432.577941
VUV 136.998077
WST 3.137688
XAF 651.289056
XAG 0.033672
XAU 0.000342
XCD 3.059935
XDR 0.810311
XOF 651.283345
XPF 119.331742
YER 277.68232
ZAR 21.157602
ZMK 10191.519252
ZMW 32.123761
ZWL 364.580807
  • AEX

    12.4300

    869.67

    +1.45%

  • BEL20

    47.8900

    4286.28

    +1.13%

  • PX1

    156.0500

    7482.36

    +2.13%

  • ISEQ

    256.3500

    10270.18

    +2.56%

  • OSEBX

    16.5300

    1453.91

    +1.15%

  • PSI20

    6.8300

    6836.79

    +0.1%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    29.9600

    2681.18

    +1.13%

  • N150

    56.6100

    3310.1

    +1.74%

En Afghanistan, le grand appétit des talibans pour les mines
En Afghanistan, le grand appétit des talibans pour les mines / Photo: Ahmad SAHEL ARMAN - AFP/Archives

En Afghanistan, le grand appétit des talibans pour les mines

Vantant un retour de la sécurité, le gouvernement taliban courtise investisseurs locaux et étrangers pour exploiter les abondantes mines afghanes et s'assurer une manne financière, avec le risque de brûler des étapes, préviennent des experts.

Taille du texte:

Si les réserves ont été épargnées d'une exploitation à grande échelle par plusieurs décennies de guerre, environ 200 contrats pour plusieurs milliards de dollars, la grande majorité avec des entreprises locales, ont été signés depuis le retour des talibans au pouvoir en 2021, d'après des chiffres officiels.

Nombre de contrats portent toutefois sur l'exploration de mines, dont l'extraction peut prendre des années, possiblement sans considérations environnementales, selon des spécialistes.

Emeraudes, rubis, marbre, or ou lithium: le sous-sol afghan regorge de ressources d'une valeur de mille milliards de dollars, d'après des estimations américaines et onusiennes de 2010 et 2013.

L'Institut géologique américain (USGS) a noté une "forte hausse" de la production de charbon, talc et chromite en 2021 et 2022.

Le gouvernement dit se concentrer sur les ressources qui pourraient perdre de la valeur avant de s'attaquer à celles, comme le lithium, dont les prix peuvent encore grimper sur les marchés mondiaux.

Mais les talibans, accusés avant 2021 de piller des mines dans les régions montagneuses sous leur contrôle, admettent avoir besoin d'aide extérieure pour professionnaliser le secteur.

"Nous voulons que l'Afghanistan soit autosuffisant mais il y a des obstacles", reconnaît Humayoun Afghan, porte-parole du ministère des Mines et du Pétrole à l'AFP. "Nous n'avons ni experts, ni infrastructures, ni savoir".

- "Aider l'économie" -

Le ministère publie régulièrement des appels d'offres, dans l'espoir d'aider un pays englué dans la pauvreté. Il envoie aussi aux chancelleries des notes verbales, avec appels d'offre et listes de projets miniers, d'après des documents consultés par l'AFP.

Selon la Banque mondiale, les résultats sont déjà visibles: l'expansion du secteur minier, évaluée à 6,9%, a tiré l'industrie (+2,6%) en 2023-2024.

Mais, notait-elle en décembre, si le gouvernement a "émis des appels d'offre pour plusieurs petits contrats miniers afin de répondre à ses besoins de liquidités, de nombreux contrats doivent encore se concrétiser sur le terrain".

"Le gouvernement émet peut-être 10 fois plus d'appels d'offre qu'il ne peut en honorer", déclare Javed Noorani, expert du secteur.

Pour transformer le capital minier en "économie durable, il faut une vision éclairée permettant de développer des compétences humaines, une industrialisation, des infrastructures", dit-il à l'AFP.

Pour y parvenir, les autorités accueillent "tous ceux qui veulent investir, surtout s'ils ont de l'expérience dans les mines (...), cela aidera l'économie", espère M. Afghan.

Les investisseurs étrangers avaient largement déserté le pays, jugé trop dangereux.

La plupart craignent désormais d'être associés à l'"Emirat islamique", non reconnu à l'international et dirigé par des talibans, pour beaucoup sous le coup de sanctions occidentales.

Mais d'autres, dont les pays entretiennent relations diplomatiques et économiques avec Kaboul, ont sauté le pas, venus d'Iran, de Turquie, d'Ouzbékistan, du Qatar et surtout de Chine.

- Firmes chinoises -

La compagnie publique chinoise MCC intervient sur le gisement de cuivre de Mes Aynak, le deuxième plus grand au monde à 40 kilomètres de Kaboul, en vertu d'un contrat de 2008 relancé par les talibans.

Depuis 2021, des entreprises chinoises ont également remporté au moins trois grands projets, de mines d'or et de cuivre notamment, indique M. Afghan.

La Chine est également une grande cliente.

"La majorité de notre néphrite", la pierre de jade, "part en Chine", témoigne Habbrahman Kawal, copropriétaire d'une mine dans la montagne rocailleuse de Goshta, dans l'Est.

M. Kawal se dit "heureux" de ses affaires florissantes, lui qui n'a investi dans les mines qu'après l'arrivée des talibans.

Seules 14 entreprises minières aujourd'hui actives l'étaient déjà sous le précédent gouvernement, d'après le Centre for Information Resilience.

"Cela suggère qu'un nouvel ensemble d'entreprises domine le secteur minier", relève ce réseau d'enquêteurs indépendants basé au Royaume-Uni.

Les talibans mettent volontiers en avant la fin de l'insécurité pour attirer les investissements, malgré de sporadiques attaques contre des étrangers.

"La première chose que les investisseurs disent en arrivant c'est que la stabilité les encourage", veut croire M. Afghan, qui recense 150.000 emplois créés dans le secteur depuis 2021. D'après l'Organisation internationale du travail, 450.000 emplois ont été perdus entre 2021 et fin 2022.

Il refuse de communiquer les revenus perçus depuis 2021 mais précise que le gouvernement entre au capital de certaines entreprises et perçoit des royalties.

- Environnement -

Pour le président de la Chambre de l'industrie et des mines, Shir Baz Kaminzada, certains investisseurs se moquent des sanctions et savent qu'en Afghanistan ils peuvent "se faire de l'argent", alors qu'ailleurs, "où la régulation est stricte, il faut des milliards pour lancer une mine".

"Les entreprises peuvent opérer plus rapidement car elles n'ont pas à se plier à des règles, ce qui peut causer des dommages environnementaux ou économiques", alerte David Chambers, géophysicien américain et président d'une ONG offrant une aide technique dans les activités minières.

Le principal danger réside dans les rebuts de mines car seul 1% de ce qui est creusé en est retiré, explique M. Chambers.

Le reste peut contenir des minéraux sulfurés et contaminer les sous-sols au contact de l'eau.

Le ministère des Mines affirme avoir conservé la législation d'avant 2021 et veiller à "nettoyer" les mines après extraction, sans toutefois détailler.

"Chaque dollar que vous ne dépensez pas pour stocker les résidus ou purifier l'eau, c'est du profit (...) mais cela entraîne de possibles coûts sur le long terme", prévient M. Chambers.

En Afghanistan, "les gens se fichent du long terme", admet M. Kaminzada.

X.Vanek--TPP