The Prague Post - Derrière les 299 patients agressés par le pédocriminel Le Scouarnec, l'ombre des "victimes oubliées"

EUR -
AED 4.177115
AFN 81.881407
ALL 99.252011
AMD 444.59148
ANG 2.049629
AOA 1037.159602
ARS 1294.14051
AUD 1.780172
AWG 2.047025
AZN 1.937816
BAM 1.956825
BBD 2.294803
BDT 138.092365
BGN 1.957857
BHD 0.428625
BIF 3332.101328
BMD 1.137236
BND 1.492134
BOB 7.854392
BRL 6.605299
BSD 1.136596
BTN 97.022843
BWP 15.66621
BYN 3.71968
BYR 22289.824581
BZD 2.282996
CAD 1.574122
CDF 3271.828234
CHF 0.930817
CLF 0.028662
CLP 1099.88957
CNY 8.306268
CNH 8.306019
COP 4901.486936
CRC 571.199327
CUC 1.137236
CUP 30.136753
CVE 110.77121
CZK 25.063093
DJF 202.11002
DKK 7.466603
DOP 68.807192
DZD 150.758867
EGP 58.143353
ERN 17.058539
ETB 151.279275
FJD 2.59711
FKP 0.855951
GBP 0.857288
GEL 3.116471
GGP 0.855951
GHS 17.695835
GIP 0.855951
GMD 81.31675
GNF 9843.350125
GTQ 8.754588
GYD 238.429138
HKD 8.827817
HNL 29.46444
HRK 7.519522
HTG 148.317723
HUF 408.38716
IDR 19177.096068
ILS 4.189521
IMP 0.855951
INR 97.094367
IQD 1489.779092
IRR 47906.064711
ISK 145.100373
JEP 0.855951
JMD 179.644139
JOD 0.806646
JPY 161.682017
KES 147.276378
KGS 99.205077
KHR 4566.00273
KMF 492.996098
KPW 1023.51235
KRW 1613.044532
KWD 0.348711
KYD 0.947196
KZT 594.971784
LAK 24598.413953
LBP 101896.34134
LKR 339.937138
LRD 227.418803
LSL 21.444738
LTL 3.357963
LVL 0.687903
LYD 6.221113
MAD 10.547908
MDL 19.662304
MGA 5177.713287
MKD 61.514233
MMK 2387.450153
MNT 4055.721375
MOP 9.086962
MRU 44.847502
MUR 51.278399
MVR 17.517685
MWK 1974.241998
MXN 22.428272
MYR 5.012372
MZN 72.675107
NAD 21.444738
NGN 1824.926761
NIO 41.821916
NOK 11.919455
NPR 155.236349
NZD 1.916394
OMR 0.437833
PAB 1.136596
PEN 4.279463
PGK 4.700463
PHP 64.495498
PKR 319.112616
PLN 4.278742
PYG 9097.767521
QAR 4.140226
RON 4.978937
RSD 117.291464
RUB 93.451578
RWF 1609.188866
SAR 4.267179
SBD 9.516785
SCR 16.196165
SDG 682.914367
SEK 10.955779
SGD 1.490626
SHP 0.893689
SLE 25.900592
SLL 23847.250746
SOS 649.934509
SRD 42.248737
STD 23538.488054
SVC 9.945212
SYP 14786.177003
SZL 21.403201
THB 37.92345
TJS 12.206811
TMT 3.980326
TND 3.398104
TOP 2.663525
TRY 43.355779
TTD 7.712041
TWD 36.987505
TZS 3056.325739
UAH 47.101683
UGX 4166.329832
USD 1.137236
UYU 47.664978
UZS 14768.739292
VES 91.955341
VND 29420.293975
VUV 137.567375
WST 3.158108
XAF 656.312471
XAG 0.034868
XAU 0.000342
XCD 3.073437
XDR 0.816192
XOF 653.911048
XPF 119.331742
YER 278.907529
ZAR 21.425938
ZMK 10236.492294
ZMW 32.36396
ZWL 366.189511
  • AEX

    -1.3700

    852.2

    -0.16%

  • BEL20

    -3.3600

    4197.65

    -0.08%

  • PX1

    -43.9800

    7285.86

    -0.6%

  • ISEQ

    -177.5500

    9967.91

    -1.75%

  • OSEBX

    0.7200

    1447.47

    +0.05%

  • PSI20

    -10.1200

    6735.84

    -0.15%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    3.1800

    2654.25

    +0.12%

  • N150

    5.1900

    3250.59

    +0.16%

Derrière les 299 patients agressés par le pédocriminel Le Scouarnec, l'ombre des "victimes oubliées"
Derrière les 299 patients agressés par le pédocriminel Le Scouarnec, l'ombre des "victimes oubliées" / Photo: Damien MEYER - AFP/Archives

Derrière les 299 patients agressés par le pédocriminel Le Scouarnec, l'ombre des "victimes oubliées"

Jugé à Vannes pour violences sexuelles sur 299 patients, le pédocriminel Joël Le Scouarnec est l'objet d'une nouvelle enquête visant à identifier d'autres victimes dont certaines, présentes dans ses carnets, n'ont pas été jusque-là recherchées, a appris l'AFP par des sources concordantes et des documents confidentiels.

Taille du texte:

Cette nouvelle enquête préliminaire, annoncée jeudi à l'AFP par le parquet général de Rennes, concerne "des victimes éventuellement non identifiées ou nouvellement déclarées" d'"agressions sexuelles et viols" perpétrés par l'ex-chirurgien viscéral.

Cette enquête, menée par le parquet de Lorient, intervient alors que le médecin, déjà condamné en 2020 à 15 ans de réclusion pour violences sexuelles sur quatre enfants, est jugé depuis le 24 février par la cour criminelle du Morbihan, pour viols et agressions sexuelles sur 299 patients majoritairement mineurs.

Dans des fichiers saisis par la justice, Joël Le Scouarnec a décrit avec minutie les sévices sexuels infligés aux enfants de son entourage et à ses patients.

Ces "carnets" ont permis aux enquêteurs d'identifier et d'interroger 332 victimes, dont certaines pour des faits prescrits.

Ainsi, sous le récit du viol de P., 9 ans, ou A., 13 ans, la cour indique qu'"aucune investigation n'a été réalisée pour (les) identifier", comme pour des dizaines de victimes d'agressions sexuelles.

"Que ce soit par manque de moyens ou par volonté de boucler l'enquête, beaucoup de victimes ont été laissées de côté par les enquêteurs", regrette Hugo Lemonier.

Auteur de "Piégés", un livre fouillé sur l'affaire Le Scouarnec, il identifie quelque 30 "victimes oubliées" et révèle une enquête titanesque et parfois lacunaire.

Les enquêteurs, raconte-t-il, se sont concentrés sur les carnets de l'accusé, "un matériel qui n'est certainement pas exhaustif: Le Scouarnec a détruit certains fichiers, il manque des années."

"Pourquoi s'être contenté des carnets? Pourquoi ne pas avoir demandé systématiquement aux cliniques les listes des patients opérés par Le Scouarnec pour compléter les trous?", s'interroge-t-il.

- Des victimes oubliées ? -

Képi sur le pupitre, le directeur d'enquête a été auditionné le 28 février cinq heures durant par la cour criminelle.

Après avoir égréné les noms de victimes non identifiées ou non investiguées, la présidente de la cour, Aude Buresi demande si le gendarme est "en mesure d'affirmer qu'aucune victime n'a été oubliée."

L'homme se trouble puis se reprend. "Je pense qu'on a recensé la majorité des victimes dans ses écrits", assure-t-il.

Mais il y a eu des ratés, insiste-t-elle. Des victimes confondues avec leur homonyme, des erreurs sur les noms, des confusions entre deux victimes...

Selon un document consulté par l'AFP, les gendarmes ont ainsi contacté une victime en lui annonçant qu'elle avait été victime d'un viol et d'agressions sexuelles.

La personne n'était en réalité victime "que" d'une seule agression sexuelle à l'âge de 13 ans. Un autre garçon portant le même prénom, âgé lui de 10 ans, avait été victime de viol et agression sexuelle.

"Les deux récits de ces violences par Joël Le Scouarnec ont été fusionnés en un seul, par une simple erreur de copier-coller", relate Hugo Lemonier.

Avec des conséquences: la personne contactée a eu un comportement suicidaire peu après son audition par les gendarmes, a-t-elle confiée à l'AFP.

Quant à l'autre victime, elle n'a pas fait l'objet d'investigations... et ne sait peut-être toujours rien.

- "Submergés et aveuglés" -

Parfois, les enquêteurs n'ont pas décelé de crimes là où leur description semble pourtant évidente, remarque Mme Buresi auprès du directeur d'enquête.

"A la lecture des écrits (lus en audience par la présidente, NDLR), notre ressenti était que ce n'était pas des agressions sexuelles. Mais à vous écouter, oui, certaines victimes auraient mérité d'être plus investiguées", admet-il.

Aux yeux de Me Céline Astolfe, "c'est comme si l'accusé lui-même a fixé le périmètre de l'enquête".

"Submergés et aveuglés par ses écrits", les enquêteurs en ont oublié "les réflexes évidents, basiques d'une investigation" comme exploiter les fichiers patients des établissements où a exercé l'ex-chirurgien, déplore l'avocate de la Fondation pour l'Enfance, partie civile au procès.

"Il n'est pas exclu qu'une action en responsabilité de l'Etat pour dysfonctionnement de la justice soit portée", indique Me Astolfe.

- "Avancée formidable" -

Pour Me Francesca Satta, qui dit être contactée "tous les jours" par de potentielles victimes de Joël Le Scouarnec, l'ouverture d'une nouvelle enquête est "une avancée formidable."

L'avocate estime qu'une des clientes qu'elle représente au procès de Vannes, Amélie Lévêque, "aurait pu être une cliente oubliée": décrite dans les carnets comme l'objet d'un regard accompagné de pensées pédophiles, elle n'a pas été contactée par les enquêteurs.

Au fil d'un long travail de mémoire, elle parvient à retrouver le souvenir d'un viol et va porter plainte à la gendarmerie. Le 7 mars, Joël Le Scouarnec reconnaît, au-delà du regard, le viol de Mme Lévêque, âgée de 9 ans à l'époque.

"Il faut que chaque regard décrit dans les carnets - j'en dénombre une cinquantaine - soit l'objet d'une investigation plus poussée", exige Me Satta.

Pour Hugo Lemonier, "derrière ces loupés de l'enquête, se pose la question de la place des victimes" dans la machine judiciaire et du manque de moyens octroyés aux parquets.

"Dans ce procès, la culpabilité de l'accusé n'est plus l'enjeu. Mais si c'est de réparer les victimes, il faut que ce soit pour toutes les victimes."

N.Simek--TPP