
AEX
14.1400
Des frappes israéliennes ont fait au moins 17 morts mercredi matin dans la bande de Gaza, laissant des "corps calcinés" et des personnes ensevelies sous les décombres, selon les secouristes palestiniens.
Le même jour, la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne ont exhorté Israël à cesser le blocage "intolérable" de l'aide humanitaire, qui n'entre plus dans le territoire palestinien depuis le 2 mars.
Après plus de 18 mois de conflit entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, l'ONU fait état de cas de "malnutrition aiguë sévère" parmi les 2,4 millions de Palestiniens, dont la plupart ont été déplacés, souvent plusieurs fois, par les combats.
Selon un responsable du mouvement, une délégation du Hamas se trouve actuellement au Caire pour discuter avec les médiateurs de "nouvelles idées" visant à rétablir un cessez-le-feu à Gaza.
Rompant une trêve de deux mois, Israël a repris le 18 mars son offensive, disant y voir le meilleur moyen pour ramener les otages toujours retenus à Gaza depuis l'attaque du 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre.
Mercredi, la frappe israélienne la plus meurtrière s'est produite sur une école qui abritait des déplacés dans la ville de Gaza (nord), faisant onze morts et 17 blessés, "y compris des femmes et des enfants", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile palestinienne, Mahmoud Bassal.
"Le bombardement a provoqué un incendie massif dans le bâtiment et plusieurs corps calcinés ont été retrouvés", a-t-il dit.
- "Vivre comme les autres" -
Au moins six autres personnes ont été tuées par des tirs ou des bombardements israéliens à Jabalia (nord) et Khan Younès (sud), selon la Défense civile.
"Nous avons reçu des appels de détresse signalant plusieurs personnes disparues sous les décombres dans différentes zones de la bande de Gaza ", a affirmé Mahmoud Bassal.
Plusieurs corps enveloppés dans des linceuls blancs ont été transportés à l'hôpital al-Chifa, a constaté un journaliste de l'AFP.
Des femmes éplorées se recueillaient autour de dépouilles.
"Nous ne voulons rien d'autre que la fin de la guerre pour pouvoir vivre comme le font les gens dans le reste du monde", s'exclamait Walid Al Najjar, un habitant de Khan Younès après une frappe dans le voisinage.
Selon Mahmoud Bassal, le secouristes manquent "des outils et équipements nécessaires pour les opérations de sauvetage et pour récupérer les corps".
L'armée israélienne n'a pas commenté dans l'immédiat.
Mardi, elle avait dit avoir détruit environ "40 engins du génie utilisés à des fins terroristes, y compris lors du massacre du 7 octobre".
Elle affirme que le Hamas utilise ces engins "pour poser des explosifs, creuser des tunnels souterrains, percer des clôtures de sécurité et dégager les gravats pour retrouver des armes et du matériel militaire".
- Mesure "intolérable" -
Selon le ministère de la Santé du Hamas, au moins 1.890 Palestiniens ont été tués depuis le 18 mars, portant à 51.266 le nombre de morts à Gaza depuis le début de l'offensive de représailles israélienne.
La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.
Sur les 251 personnes enlevées, 58 sont toujours otages à Gaza dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.
La situation à Gaza est aggravée par le blocage de l'aide humanitaire.
Israël accuse le Hamas de détourner cette aide, ce que le mouvement palestinien dément, accusant en retour Israël d'utiliser "la famine comme arme de guerre".
Les ministres des Affaires étrangères français, britannique et allemand ont conjointement exhorté mardi Israël à cesser ce blocage, y voyant une mesure "intolérable" qui expose les civils à "la famine, des épidémies et la mort".
"Des partenaires signalent que plusieurs personnes souffrant de malnutrition aiguë sévère à Gaza ont été admises à l'hôpital pour y recevoir un traitement cette semaine et que les cas sont en augmentation", a indiqué mardi le bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).
"Malgré des approvisionnements extrêmement faibles, environ 180 cuisines communautaires continuent de fonctionner chaque jour. Cependant, beaucoup d'entre elles sont sur le point de fermer car les stocks s'épuisent", a-t-il prévenu.
I.Mala--TPP