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"Dans ma tête je suis un des meilleurs, mais je dois le prouver", a indiqué dimanche à l'AFP le hurdler français Sasha Zhoya, tout juste auréolé de son succès lors du meeting inaugural du Grand Slam Track à Kingston (Jamaïque).
Deuxième du 110 m haies samedi (13.34) puis vainqueur du 100 m dimanche (10.55) du groupe "haies hautes", Zhoya a expliqué sur la piste aux couleurs de la Jamaïque être "obsédé" par un chrono sous les 13 secondes, qu'il espère réaliser cette saison, lui qui va désormais poursuivre sa préparation en Floride au côté du champion olympique Grant Holloway.
QUESTION: Quel bilan faites-vous de votre compétition à Kingston?
REPONSE: "C'était un rêve de venir ici depuis l'enfance. Venir grâce au Grand Slam et gagner, surtout la première, je suis +éclaté+ (de bonheur, ndlr). En grandissant, un des premiers documentaires que j'ai vu était consacré à Usain Bolt. Pour moi, c'est ici la maison de l'athlétisme. Je voulais faire partie des gens qui ont couru ici, Bolt, Asafa Powell, Shelly-Ann Fraser-Pryce..."
Q: Gagner ce 100 m, ça vous donne envie de faire plus de sprint?
R: "J'ai arrêté la perche (en 2019) pour me concentrer sur le 110 m haies pour les Jeux de Paris. Désormais j'ai du temps à consacrer au sprint. Je suis plutôt un coureur de 200 m que de 100 m. Au-delà du Grand Slam, vous allez me revoir sur du sprint."
Q: Avez-vous digéré les Jeux de Paris (élimination en demi-finale)?
R: "C'était dur, parce que je n'ai pas réussi la compétition que je voulais faire. Mais c'est du passé, je ne regarde que dans le futur. Il y a les Championnats du monde à Tokyo (13-21 septembre), j'ai une revanche à prendre. Dans ma tête, je suis un des meilleurs mais je dois le prouver. J'ai bien travaillé, je viens de réussir une de mes meilleures rentrées. Je vois ce que je fais à l'entraînement, j'attends de pouvoir le montrer."
Q: A quel point le regard du public compte pour vous?
R: "Ca fait longtemps que je suis dans l'œil du public, je sais le gérer. Je regarde les commentaires, ça me donne une motivation de plus. Mes réseaux sociaux c'est moi qui les gère, quand il y a un post c'est moi qui parle. Et je pense que c'est la meilleure façon de faire."
Q: Vous aviez annoncé vouloir courir en salle, pourquoi avoir renoncé?
R: "J'ai eu des complications, je me suis blessé. Puis j'ai eu la grippe, du coup je n'étais pas prêt et je ne voulais pas risquer une blessure."
Q: Après plusieurs débuts de saison retardés par des blessures, vous êtes performant cette fois dès début avril...
R: "Ca change... Je ne suis pas à 100%, j'ai beaucoup de travail à faire, mais en tout cas le corps va bien. Normalement je commence plus tard parce que j'ai des pépins et je pousse mon corps un peu trop dur. Cette année, je suis plus à l'écoute de mon corps, si je fatigue je prends une pause, plutôt que de me +péter+ et d'attendre un mois pour recommencer les entraînements."
Q: Quelles sont vos ambitions pour la saison?
R: "Je vise en dessous des 13 secondes. Je sais que ça va venir plus tard dans l'année. J'ai pris de la force et le corps est plus léger. Là je suis à peine plus +lourd+ parce que je suis en train de faire des longues séances. La saison va durer, à une période je vais arrêter les compétitions et retourner au travail. Mon pic de forme a besoin d'être en septembre."
Q: A quel point pensez-vous aux moins de 13 secondes?
R: "C'est une obsession pour moi. Je l'ai déjà fait en U18, en U20 (sur des haies plus basses, ndlr). J'ai envie de le faire le plus tôt possible pour savoir à quel point je peux baisser les chronos. Moins de treize secondes, c'est comme les six mètres à la perche, ça fait de toi un des plus forts hurdlers de tous les temps et j'ai envie de faire partie de cette équipe. Je vois que chaque année mon chrono progresse (13.10 en 2024), ça veut dire que je fais les choses bien."
Propos recueillis par Robin GREMMEL
G.Turek--TPP