The Prague Post - Il y a 150.000 ans à Abidjan, une immense forêt tropicale et déjà l'Homo sapiens

EUR -
AED 4.062609
AFN 78.580856
ALL 99.305478
AMD 428.144301
ANG 1.980089
AOA 1013.715036
ARS 1189.872276
AUD 1.849315
AWG 1.992302
AZN 1.879415
BAM 1.963792
BBD 2.215446
BDT 133.312525
BGN 1.955746
BHD 0.416902
BIF 3261.532027
BMD 1.106066
BND 1.482138
BOB 7.581889
BRL 6.653765
BSD 1.09718
BTN 94.579041
BWP 15.487237
BYN 3.590729
BYR 21678.897916
BZD 2.203999
CAD 1.57266
CDF 3176.622177
CHF 0.932425
CLF 0.028861
CLP 1107.537206
CNY 8.117757
CNH 8.166258
COP 4893.513475
CRC 563.300031
CUC 1.106066
CUP 29.310755
CVE 110.716068
CZK 25.202812
DJF 195.387795
DKK 7.466345
DOP 68.831047
DZD 147.386625
EGP 56.704142
ERN 16.590993
ETB 144.677886
FJD 2.587365
FKP 0.869012
GBP 0.861819
GEL 3.047236
GGP 0.869012
GHS 17.007289
GIP 0.869012
GMD 79.081132
GNF 9495.772543
GTQ 8.4624
GYD 229.55523
HKD 8.581459
HNL 28.073374
HRK 7.535298
HTG 143.574938
HUF 409.069738
IDR 18736.92768
ILS 4.205923
IMP 0.869012
INR 95.679267
IQD 1437.368975
IRR 46579.216379
ISK 144.916745
JEP 0.869012
JMD 173.264329
JOD 0.784088
JPY 160.736301
KES 143.238039
KGS 96.290914
KHR 4390.888904
KMF 497.173773
KPW 995.433582
KRW 1638.57629
KWD 0.340292
KYD 0.914325
KZT 568.335453
LAK 23767.832436
LBP 98310.928179
LKR 328.066575
LRD 219.439056
LSL 21.369361
LTL 3.265926
LVL 0.669049
LYD 6.101915
MAD 10.485519
MDL 19.481369
MGA 5135.900938
MKD 61.77663
MMK 2322.058566
MNT 3882.035947
MOP 8.781255
MRU 43.436357
MUR 49.658792
MVR 17.044517
MWK 1902.542541
MXN 23.114356
MYR 4.974534
MZN 70.675707
NAD 21.369361
NGN 1720.463887
NIO 40.375223
NOK 12.018593
NPR 151.329901
NZD 1.995404
OMR 0.42579
PAB 1.09718
PEN 4.076545
PGK 4.530499
PHP 63.593825
PKR 307.992476
PLN 4.29521
PYG 8796.919028
QAR 3.999595
RON 4.977075
RSD 117.162266
RUB 94.966082
RWF 1553.428818
SAR 4.153289
SBD 9.20607
SCR 15.86668
SDG 664.19183
SEK 10.976419
SGD 1.493023
SHP 0.869194
SLE 25.173987
SLL 23193.656802
SOS 627.048989
SRD 40.76185
STD 22893.337619
SVC 9.601116
SYP 14380.584164
SZL 21.355196
THB 38.450731
TJS 11.920998
TMT 3.882292
TND 3.38228
TOP 2.590518
TRY 42.036604
TTD 7.441317
TWD 36.559361
TZS 2940.748067
UAH 45.196732
UGX 4072.592132
USD 1.106066
UYU 46.67912
UZS 14227.284901
VES 81.03697
VND 28774.312718
VUV 138.324035
WST 3.14478
XAF 658.640364
XAG 0.036895
XAU 0.000366
XCD 2.989199
XDR 0.819134
XOF 658.646343
XPF 119.331742
YER 271.400984
ZAR 21.889217
ZMK 9955.9169
ZMW 30.584882
ZWL 356.152872
  • AEX

    -21.4200

    802.44

    -2.6%

  • BEL20

    -135.3500

    3917

    -3.34%

  • PX1

    -185.3200

    6915.04

    -2.61%

  • ISEQ

    -284.8000

    9369.37

    -2.95%

  • OSEBX

    -43.1700

    1358.34

    -3.08%

  • PSI20

    -177.6900

    6260.35

    -2.76%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    117.5200

    2639.37

    +4.66%

  • N150

    -90.6000

    3001.67

    -2.93%

Il y a 150.000 ans à Abidjan, une immense forêt tropicale et déjà l'Homo sapiens
Il y a 150.000 ans à Abidjan, une immense forêt tropicale et déjà l'Homo sapiens / Photo: Issouf SANOGO - AFP

Il y a 150.000 ans à Abidjan, une immense forêt tropicale et déjà l'Homo sapiens

Le quartier d'Anyama est un coin d'Abidjan ordinaire où les enfants jouent tranquillement et les grillades fument au coin des rues. Difficile d'imaginer qu'ici l'Homo sapiens vécut il y a 150.000 ans, quand la capitale économique ivoirienne était une immense forêt tropicale.

Taille du texte:

Une quinzaine d'archéologues et d'anthropologues de différentes nationalités viennent pourtant de le désigner comme le lieu de la plus vieille présence humaine dans une forêt tropicale, dans une étude publiée dans la revue Nature fin février.

Avant cette découverte, les traces d'Homo sapiens - notre espèce apparue il y a 300.000 ans - admises par la science dans ce type d'environnement étaient bien plus récentes: elles remontaient à 70.000 ans maximum en Asie et en Océanie, rappellent les chercheurs.

Ruth Fabiola Agoua, 25 ans, assiste sa mère commerçante à deux pas de l'ancien site de fouilles. "C'est intéressant", dit-elle à l'AFP, "on ne peut pas vivre sans connaître son histoire".

Vigile d'un magasin, Basile Sawadogo, 51 ans, est lui plus indifférent. "On vit dans le présent", dit-il en se rendant au travail dans ce quartier excentré et en construction, qui ne compte que de petits commerces essentiels, des maisons basses et une seule grande route traversante en dur.

A Abidjan, il ne reste que près de 3.500 hectares de forêt tropicale, au "Banco", un parc national situé au coeur de la ville et continuellement grignoté par l'urbanisation.

Dès 1982, un archéologue ivoirien renommé, François Guédé Yiodé, alerté par un géologue, avait commencé des fouilles à Anyama sur le terrain d'un particulier.

Accompagné de chercheurs, dont certains feront partie des auteurs de l'étude publiée par Nature, il creuse et met au jour sous plusieurs mètres de terre de nombreux outils de pierre datant du pléistocène, une période du paléolithique. Il les fait analyser et les conserve chez lui.

Dans une chambre étroite de sa modeste maison, M. Guédé Yiodé, aujourd'hui âgé de 77 ans et à la retraite, exhume péniblement des cartons entassés qui renferment ces vestiges.

Taillés dans du silex, du quartz ou d'autres roches, "des pics servent à fendre des matériaux" quand d'autres outils, des "chopper", présentent un bord tranchant pour couper la peau d'un animal afin de le dépecer, explique-t-il.

"Les forêts africaines n'étaient pas une barrière écologique majeure pour l'Homo sapiens il y a 150.000 ans", ont conclu les chercheurs dans l'étude publiée par Nature.

En outre, les données "soulignent l'importance des nombreux biomes d'Afrique (région qui s'étend sous un même climat, ndlr)" et de leur diversité dans l'évolution de l'humanité, ont-ils indiqué.

Pour François Guédé Yiodé, l'étude doit convaincre "les gens de ne plus émettre de doutes sur l'existence précoce de l'homme en terre africaine".

- "Science lente" -

Sa publication pourrait aussi permettre de braquer les projecteurs sur les autres richesses archéologiques du pays.

"Il y a plusieurs sites en Côte d'Ivoire où on pourrait faire des fouilles (...), des études sur le paléolithique", affirme Eugénie Affoua Kouamé, chercheuse en anthropologie et archéologie à l'Institut d'histoire, d'art et d'archéologie africains (IHAAA).

L'étude publiée par Nature peut également "pousser les étudiants à se spécialiser dans ces filières", pense Akissi Diane Guebie, en licence 2 d'anthropologie.

La recherche dans ces disciplines s'est intensifiée ces quinze dernières années, mais le manque de moyens, de matériel et de spécialistes reste un frein, remarque Mme Kouamé.

En Côte d'Ivoire, "l'archéologie est une science lente à sortir ses conclusions parce qu'elle n'est pas financée", confirme François Guédé Yiodé.

Des années après leur découverte, des outils en pierre et sédiments d'Anyama, dont ceux trouvés par l'archéologue ivoirien, ont été analysés en Allemagne. Une partie de la recherche a été financée par des organismes européens.

François Guédé Yiodé, considéré par ses pairs comme le seul spécialiste de la préhistoire de la Côte d'Ivoire, dit avoir payé de sa poche les premières années de fouilles à hauteur de 15 millions de francs CFA (22.000 euros).

Il dénonce avec amertume un "manque de volonté" de l'Etat pour l'aider.

Il lui reproche également de ne pas avoir protégé le site de fouilles avant qu'il ne soit brutalement détruit il y a quelques années, selon lui par une personne se présentant comme le propriétaire des lieux, pour en faire une carrière.

L'archéologue à la retraite dit essayer en vain d'exposer sa collection dans un musée, pour le grand public et "la coopération entre chercheurs".

"Je ne suis pas à l'aise que tout ça soit à la maison", confie-t-il.

D.Kovar--TPP